vendredi 9 février 2018

Pourquoi

Après un an d’absence, je reviens, enfin, et j'avais envie de vous expliquer POURQUOI. Il s'agit d'un article assez particulier. Je ne me plains en rien, je vous explique et peut-être que je ferai tomber quelques tabous. J'ai longtemps hésité pour le poster, mais finalement, le voilà!

Tout a commencé en novembre 2014.
Je me souviens encore de cette soirée, c'était un mardi...
J'étais à bout. Pourtant je n'aurais pas dû. La Minigoule était à la maison avec une charmante baby sitter. Mon mari m'avait emmenée dans un resto avec une étoile au Michelin. La soirée s’annonçait charmante. Pourtant, j'avais les larmes au bord des yeux, le serveur m'énervait, et je trouvais les plats sans intérêts. Voyant bien que ça n'allait pas, nous sommes vite partis et quand j'ai vu une voiture arriver, j'ai eu envie que l'on me pousse sous les roues. J'étais tellement lâche que je ne m'y serais même pas jeter toute seule. A ce moment là, mon mari m'a secoué un bon coup en me disant d'aller demander de l'aide, que ce n'était plus possible comme ça.

A l'époque, je ne travaillais pas le mercredi. Dès le lendemain j'étais en pleurs chez mon médecin. Le verdict tomba : "burn out". Je n'en croyais pas mes oreilles, je ne voulais pas l'entendre. Il m'a alors dit qu'il m’arrêtait. C'était impensable pour moi lui répondant que ma chef aller me tuer. Il m'a alors dit qu'elle n'en avait pas le droit. Certes. Quand je lui ai dit que jamais je ne m’arrêterai (sauf éventuellement pour une jambe cassée),  il m'a alors dit que des gens irremplaçables, il y en avait plein les cimetières. Il m'avait touché et il a fini par dire "pense à ta fille" et là c'en était fini de moi.

Je suis donc ressortie du cabinet avec mon arrêt maladie et une ordonnance avec toute la panoplie ; anti-dépresseur, anxiolytique et hypnotique... et la honte.
J'avais honte, oui. Honte d'avoir échoué. J'ai toujours connu que le succès dans tout ce que j'avais entrepris. Et là, je me suis retrouvée submergée par le travail. J'ai d'ailleurs toujours du mal à comprendre comment j'en suis arrivée là. Pourquoi je n'ai rien vu venir.
Je suis sympa, je vous épargne les effets indésirables très sympas des premiers temps de cohabitation avec les anti-dépresseurs...

Source : Pixabay


6 mois se sont passés et j'avais enfin repris le dessus. C'est alors que j'entrepris d'arrêter ces saloperies de médicaments en suivant les recommandations du médecin : on diminue tout doucement. OK, facile!
Au mois de septembre, j'avais atteint le fameux palier de 1/2 comprimé tous les 2 jours et ça allait bien. Dernière prise le vendredi matin, on a enchaîné avec un mariage le samedi où j'ai bu quelques coupettes. Dimanche, footing et lundi boulot. Je me sentais patraque en me levant. J'avais mis ça sur le compte de la fatigue du weekend mais plus ça allait, moins ça allait. Je ne comprenais plus ce qu'on me disait, j'avais froid, j'étais mal. Mes collègues ont appelé ma mère pour qu'elle me récupère et m'emmène chez le médecin. Je me souviens que je pleurais en demandant ce qu'il m'arrivait. Pour le médecin, c'était signé : j'étais en manque. Et bim, me pensant enfin guérie, en fait, me voilà accro aux médicaments. J'étais une camée. Nouveau coup dur.
Finalement trois mois après, j'étais enfin sevrée. J'avais repris l'équitation, tout aussi addictif mais beaucoup plus sain, qui me procurait beaucoup de bien. Cette relation tellement unique avec le cheval. J'adore. Ça m'a énormément aidée dans ma reconstruction et pour la confiance en soi. 
Il m'aura fallu un an pour me remettre sur pied. Et là j'ai décidé de reprendre réellement ma vie en main : déménagement et nouveau boulot serait mon objectif de 2016 !

Avril 2016 : la maison était vendue et en Juillet je commençais mon nouveau taf qui s'est avéré être un échec... En novembre 2016, me voilà au chômage. Cela n'a pas duré longtemps, car en janvier 2017, je commençais un nouveau poste plein de promesses où je donnais corps et âme... Je retombais dans mes travers... 
J'ai laissé tombé le blog, puis les réseaux sociaux, l'équitation... Je n'avais plus le temps et des tensions sont apparues au sein de mon couple. J'étais en tension. Surtension. La pression au boulot, le manque de temps, la route, les bouchons... 

Source : Pixabay


Septembre 2017, je me suis entendue au volant de ma voiture hurler sur un conducteur devant moi. J'étais hystérique. Je me suis fait peur. Purée, qu'est ce que je devenais... 
Octobre 2017, ma voisine avec laquelle on avait passé la soirée la veille s'est donnée la mort le lendemain matin... pour surmenage, et ça a été le déclic. J'ai levé le pied et j'ai dit STOP. Mais pas de place pour les faibles, les chefs m'ont mise au placard.  Mon calvaire a pris fin le 31.01.2018. Enfin!

Cela fait à peine une semaine, et je revis. 

Je prends le temps. Je profite à fond de la Minigoule, et j'ai envie de créer : couture, peinture, écriture, jardinage, j'ai envie de faire quelque chose de concret. Ma créativité revient petit à petit. J'ai vraiment cette sensation que j'étouffais et qu'enfin je respire, que je laisse libre cours à mon imagination. 



Je ne pense pas pouvoir m'arrêter de travailler. Ce n'est pas dans mon tempérament. Mais pour l'instant je m'octroie une pause. 

J'ai de nouveau envie et besoin d'écrire. Je vous rassure, les prochains articles seront certainement plus légers : déco, voyage, lecture... Mais il me semblait important de commencer par là. 

4 commentaires:

  1. Coucou ma belle, un bel article qui demande beaucoup de courage. J'espère sincèrement que tu trouveras ta voie et la paix intérieure, mais je sais que tu es une warrior et que tu y arriveras. Il faut juste être patient et s'écouter, ça c'est clair qu'on oublie bien trop souvent de le faire. En tout cas, je suis super contente que tu sois de retour et maintenant que moi aussi j'ai sortie la tête de l'eau (post 1 an de nuit pourrie ^^), on peut se boire un godet quand tu veux! Gros bisous!

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  2. Te voyant de moins en moins sur les réseaux, puis quand tu as arrêté le Blog, j'ai bien pensé que quelque chose n'allait pas.
    J'ai hésité à t'envoyer un petit mot. Mais je n'ai pas voulu être intrusive. J'aurais dû prendre des nouvelles, au moins pour que tu saches que j'étais la' si tu avais besoin de parler.
    Je suis contente et soulagée que tout aille mieux. Tu as raison de faire cette pause côté boulot pour penser à toi comme il se doit.

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